Lausanne UNIL Oeuvre de Varghaiyan Behrouz

Lausanne UNIL Oeuvre de Varghaiyan Behrouz

9 août 2014
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Varghaiyan Behrouz,
Triple A "Akbar,Akbar, Akbar", 2013, 653x55x251cm, acier soudé.

En 2009, Téhéran est plongée dans une nuit noire. Depuis le toit de leur maison, des personnes crient. C'est toujours la même cri : « Allahu Akbar » dont la répétition incessante me traverse le corps. L'appel de ces personnes me touche profondément en tant qu'artiste suisse d'origine iranienne. La violence de ces mots m'a conduit à créer une sculpture en métal. J'observe avec un grand intérêt comment les masses se forment en Iran. Chaque soir, à une heure précise les gens se rencontrent pour manifester sans violence contre le gouvernement et le pouvoir militaire, tout simplement en criant « Dieu est grand ». Durant la journée aussi, des millions de personnes descendent dans la rue et répètent « Allahu Akbar ». Elles manifestent dans tout le pays et demandent où sont finies les voix données lors de l'élection présidentielle. Cette expérience est à l'origine d'une sculpture autostable en forme de stèle sur laquelle on peut lire de loin les lettres arabes qui composent l'expression « Allahu Akbar ». L'objet, haut de deux étages est statique et autostable. Il est composé de six stèles carrées homogènes, distribuée et reliées par des barres horizontales. La sculpture se termine par une fioriture à angle droit : un bras horizontal surgit, tel une grue, et trouve après un flambage en méandres l'appui vertical qui s'appuie sur une grande dalle ronde. Ce point, où devrait prendre place la dernière lettre «B», sert à la stabilisation de la dernière lettre «K'bar». Le tout est une sculpture stéréométrique, réduite quasi totalement à ses structures primitives. Seul le commentaire de l'œuvre nous ouvre les yeux sur sa deuxième, voire sa troisième dimension. Je suis très heureux de pouvoir exposer à l'Université de Lausanne. Les universités sont des lieux de découvertes, elles engendrent de nouvelles idées pour comprendre le monde qui avance. Elles assurent la continuité de l'histoire et de la culture d'un pays. En Iran, plus de 60% des étudiant.e.s sont des femmes. Cette situation explique les difficultés en Iran aujourd'hui. Les étudiant.e.s représentent l'espoir pour le peuple iranien. Je suis persuadé que les étudiant.e.s suisses réagiraient de la même manière face aux injustices.

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12 août 2014
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