Lausanne UNIL oeuvre de Tarik Hayward

Lausanne UNIL oeuvre de Tarik Hayward

9 août 2014
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Portrait & biographie de Tarik Hayward, 2013, photographie, © Julien Goumaz.

Tarik Hayward (*1979) est né à Ibiza. Etudes à l'ECAL de Lausanne (Bachelor photographie et vidéo en 2003 ; Master arts plastiques en 2012). Récipiendaire en 2012 du Prix suisse de la performance (Kunstraum, Baden). Tarik Hayward expose depuis 2012 en Suisse (Genève, Lausanne, Zurich) et à l'étranger (Los Angeles, Athènes).

La beauté des formes doit provenir d'une nécessité intrinsèque mêlant nécessité des matériaux, nécessité du lieu et nécessité personnelle.

Tarik Hayward conçoit son travail comme une série d'expériences techniques réalisées dans l'urgence d'un besoin non défini où les matériaux et les principes structurels qui les lient expriment leur propre logique. Il envisage la création comme un prolongement de son enfance, comme la construction d'une cabane ou une expédition en forêt. Les œuvres de Tarik Hayward suivent une logique d'efficacité, elles intègrent le savoir-faire artisanal et sont fortement influencées par les possibilités de leur lieu de production. L'artiste travaille essentiellement sur des principes physiques liés aux assemblages et aux forces de cohésion et de l'incohésion entre les matériaux, entre les objets et au sein des matières et des structures. Il s'appuie sur une recherche technique, une forme d'ingénierie de la construction alternative questionnant ainsi le statut de l'artiste-ingénieur-ouvrier.

L'œuvre présentée est une grande forme de terre, provenant d'un chantier qui a ensuite été compressée dans un coffrage en bois. Ici, la construction géométrique découle d'une recherche sur la limite de stabilité d'un surplomb en terre par opposition au principe de construction d'un contre-fort. Malgré une présence sculpturale forte, l'œuvre ne se donne pas entièrement, la dimension performative et sociale du travail reste invisible. Tarik Hayward construit et reconstruit sans cesse, les ruines du modernisme peut-être, ou bien de l'art minimal, les ruines de l'artisanat, d'un certain modèle économique, ou simplement, les ruines de son enfance et du terrain de jeux perdu.

Le temps a fait son œuvre sur le campus de l'UNIL à Dorigny transformé en immense parc de sculptures pour la première édition de la Triennale d'art contemporain. Il offre l'éternité aux côtés de l'Homme Loup de Zaric, pacificateur, il a transformé le rempart de compost de Tarik Hayward en caprice romantique du XVIIIe siècle, espiègle, il a laissé pousser les herbes folles entre les Cinq continents de Paul Wiedmer.

Vernie en septembre dernier, la flânerie imaginée par le curateur Julien Goumaz avait quatre saisons pour convaincre et surtout pour se laisser vivre en résonance avec son environnement. Elle en a déjà fait trois! Certaines œuvres ont évolué, d'autres sont restées figées dans leur état d'origine.

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
10 août 2014
1,355 vues
0 like
0 favori
1 commentaire
4 galeries