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Contes des pâturages de l'Illhorn

© Jean-Claude Pont
Michel Savioz

CONTE DES PATURAGES DE L'ILLHORN

par Gabriel Zufferey, de Chandolin

Une grande partie de l'alpage qui entoure l'Ilhorn appartenait autrefois aux gens de Loèche. Ils "gardaient" les vaches sur les pâturages de la montagne, au-dessus de Chandolin.

Un beau jour, un grand éboulement se produisit sur les pentes de 1111horn, et comme la terre était friable - du genre de celle d'un volcan - l'eau de l'Illgraben l'emporta jusque vers le bois de Finges. Les chemins qui menaient de La Souste à Chandolin furent coupés et il fut impossible d'en construire d'autres dans ce grand précipice.

Lorsque les Chandolinards furent assurés que les gens de Loèche ne reviendraient plus, ils en profitèrent pour faire paître leurs vaches sans rien payer aux véritables propriétaires.

Une nuit, pendant que les vaches dormaient, la "Synagogue" commença: un grand vacarme où toutes sortes de sons se trouvaient mêlés. Et il y avait des hommes et des bêtes sans tête qui dansaient. C'était affreux à voir. Tout cela a continué jusqu'au matin, à l'heure de l'Angélus. Les vaches, folles de peur, s'enfuirent en bande, avec la rapidité de l'éclair jusque dans le Val de Moiry,où les gens de Chandolin les retrouvèrent.

La leçon fut bonne et les Chandolinards comprirent qu'il fallait payer aux gens de Loèche une petite location pour le bien qui leur appartenait. Depuis, plus de "Synagogue", plus de folie parmi les vaches.

Gravure sur bois © d'André Pont

Patois d'Anniviers et d'ailleursAvec l'aimable autorisation de © Jean-Claude Pont.

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