Repérage
Paul Grabert fête ses huitante ans à Lausanne

Paul Grabert fête ses huitante ans à Lausanne

23 juin 2013
Patrimoine audio des archives de la Ville de Lausanne
Martine Desarzens

En moins de 3 minutes Paul Grabert racontent son siècle !

  • Paul Graber, un homme engagé, militant et courageux.

Durée : 02:48
Année :30. Mai 1955

Personnalité forte et combative, Paul Graber a joué un rôle politique de premier plan grâce à ses dons d'orateur, de pédagogue, de polémiste et de caricaturiste.

E.-Paul Graber (1875-1956), instituteur, journaliste et homme politique, est né à Travers et mort à Lausanne.

Avant-dernier d'une fratrie de neuf garçons et seul enfant de la famille à suivre l'école secondaire, il devient instituteur aux Bayards (1892) puis à La Chaux-de-Fonds dès 1901. Il fréquente les cours du soir de l'École d'art et obtient le brevet d'enseignement du dessin artistique. En 1903, il épouse Blanche Vuilleumier. Ils ont deux enfants, Aimée et Pierre. Avec Charles Naine, camarade d'école de Travers, et plusieurs instituteurs, ils fondent un Groupe de jeunesse socialiste. Ensemble, tout en luttant contre l'alcoolisme, ils font progresser la trilologie Socialisme, Syndicalisme et Coopération. Paul Graber rédige plusieurs journaux syndicaux, dont Solidarité horlogère et préside la Société pédagogique.

En 1912, il conquiert le deuxième siège socialiste neuchâtelois au Conseil national - le premier est occupé par Charles Naine depuis 1911 - et les Socialistes deviennent majoritaires à La Chaux-de-Fonds et au Locle. Paul Graber reprend, en 1916, la rédaction puis la direction du quotidien socialiste La Sentinelle. Orateur populaire, il anime de nombreux débats contradictoires. En mars 1917, il parle aux côtés de Lénine au Cercle ouvrier. Ayant dénoncé dans La Sentinelle les officiers auteurs d'un traitement inhumain infligé à un soldat, Paul Graber est condamné à huit jours de prison pour injure à l'armée.

Entré à la prison de La Chaux-de-Fonds le 18 mai 1917, il en ressort le lendemain, délivré par la foule. Après une manifestation au Cercle ouvrier, il disparaît. En faisant publier ses articles dans La Sentinelle, il nargue la troupe qui occupe la ville sans pouvoir le retrouver. Le 5 juin, il réapparaît au Conseil national et, comme promis, purge sa peine à la fin de la session à la Conciergerie de Neuchâtel. Après avoir soutenu la révolution russe, il se distance du bolchevisme et de Jules Humbert-Droz.

Il accepte, dès 1919, la fonction de secrétaire romand du PS à Berne puis dans le canton de Neuchâtel. Il est conseiller général et député au Grand Conseil, tout en restant très actif au Conseil national.

Il quitte ce dernier en 1943, après l'avoir présidé en 1930 et y avoir siégé avec son fils pendant la dernière année. Au cours des années trente, Paul Graber défend au Parlement fédéral et dans La Sentinelle les chômeurs et les finances de la ville de La Chaux-de-Fonds, mises à mal par le chômage massif. Avec le PS neuchâtelois, il ne se rallie au principe de la défense nationale armée qu'en avril 1939. Pendant la guerre, Paul Graber fait front à deux adversaires supplémentaires. D'une part, la censure qui entrave son combat pour la liberté et la démocratie dans La Sentinelle- Le Peuple, seul quotidien socialiste de langue française, averti, censuré, suspendu. D'autre part, Léon Nicole et les admirateurs du pacte germano-russe de 1939 qui rendent la scission inévitable.

En 1944, Paul Graber prend sa retraite et élit domicile à Lausanne. Il poursuit sa collaboration et assume la direction politique de La Sentinelle-Le Peuple jusqu'à sa mort.

Extrait; Bibliothèque de La Chaux De Fonds

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