Repérage
La fusillade du 9 novembre 1932

La fusillade du 9 novembre 1932

Graffiti sur un panneau électrique de la plaine de Plainpalais, à Genève, situé à une centaine de mètres des lieux où, le 9 novembre 1932, l'armée a tiré sur des manifestants rassemblés à l'appel du socialiste Léon Nicole, faisant 13 morts et 65 blessés.

Au début des années 1930, Genève compte 3000 chômeurs. Ses finances publiques sont mises à mal et le prestige international de la Ville est terni par la perte de crédibilité de la SDN. Dans ce contexte de crise, les forces politques sont polarisées en deux blocs qui s'affrontent dans la presse, les assemblées, les manifestations voire lors de bagarres de rue.

Début novembre 1932, l'Union nationale appelle à manifester contre des personnalités socialistes, provoquant de vives réactions à gauche. Le gouvernement genevoise refuse d'interdire cette manifestation qui doit se tenir le 9 novembre. A gauche, des contre-manifestants annoncent qu'ils veulent forcer les portes de la salle de réunion afin d'opposer une contradiction.

Pressentant des troubles de l'ordre public, le conseil d'Etat fait appel au renfort de l'armée qui dépêche des effectifs d'une école de recrue lausannoise.

La réunion de l'Union nationale doit se tenir dans la salle de Plainpalais (aujourd'hui Uni Mail). A 17 heures, la salle est fermée au public et seuls les partisans du journaliste et militant fasciste Géo Oltramare sont autorisés à y pénétrer.

A l'extérieur, le conseiller national socialiste et figure de la gauche genevoise Léon Nicole harangue la foule et s'en prend à l'Union nationale. Débordée, la police appel l'intervention de la troupe pour dégager la chaussée. Une première compagnie essuie les insultes des manifestants, quelques coups sont échangés, des casques sont arrachés, des soldats désarmés et leur fusil brisé sur le trottoir.

Vers 21h30, les soldats, qui ont reçu l'ordre de se replier, se retrouvent adossés au mur du Palais des Expositions et encerclés par la foule qui fait une demi-cercle devant eux. Un major lance le signal des sommations qui semble avoir été mal compris par les manifestants. L'ordre de faire feu est donné: 150 coups sont tirés. On comptera 13 morts et 65 blessés.

Source: Chroniques et images, Les années 1930, éditions Eiselé

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Claude Zurcher
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9 novembre 2012
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