Gustave Ador, Homme politique et président du CICR Repérage

1 janvier 2004
Chancellerie d'Etat GE
Claude Kissling

Gustave Ador, Homme politique et président du CICR, 1845-1928

A Genève, joignant le quai de Cologny au quai du Général-Guisan, le quai Gustave-Ador longe le lac Léman côté rive gauche. En le parcourant, on apprécie la beauté de la rade de Genève de part et d'autre du quai : la jetée des Eaux-Vives et le Jet d'eau font face au parc de La Grange et à sa Roseraie ainsi qu'au Parc des Eaux-Vives.

Gustave Ador est né le 23 décembre 1845 dans une famille d'origine vaudoise. Sa maison natale se trouve au N° 14 de la rue de l'Hôtel-de-Ville. À cette adresse, siège des présidences de trois départements de l'administration cantonale genevoise : économie, emploi et affaires extérieures; justice, police et sécurité; ainsi qu'action sociale et santé. On y trouve également le centre de documentation et d'information de la Chancellerie d'Etat.

Gustave Ador effectue l'ensemble de ses études à Genève où il obtient une licence en droit en 1868, qui le conduit à la pratique du barreau. C'est dans sa commune de Cologny que débute sa carrière politique. Il devient successivement conseiller municipal en 1871 puis maire de Cologny.

Elu du Parti Libéral, il entre en 1874 au Grand Conseil, où il siégera jusqu'en 1915 à l'exception d'une législature (1876-1878). Elu au Conseil d'Etat genevois entre 1879 et 1880. Puis à nouveau de 1885 à 1897, il occupe lors de ses deux mandats le département des finances où il s'illustre par sa grande rigueur budgétaire.

Sa carrière fédérale débute en 1878. Gustave Ador est d'abord élu au Conseil des Etats puis devient Conseiller national de 1889 à 1917. L'assemblée fédérale l'appelle au Conseil fédéral le 26 juin 1917.dans des circonstances particulières puisqu'il succède au Conseil fédéral Arthur Hoffmann, contraint à la démission. Arthur Hoffmann et Robert Grimm (Conseiller national bernois) sont en effet compromis dans une tentative de paix séparée entre la Russie révolutionnaire et l'Allemagne.

Agé de 72 ans, Ador accepte son élection et prend la direction du département politique (1917) puis du département de l'intérieur (1918-1919). En 1919, il accède à la Présidence du Conseil fédéral.

Son engagement au sein du Comité international de la Croix-Rouge dès 1870 lui vaut de succéder à la présidence à Gustave Moynier, l'un des membres fondateurs, en 1910. Gustave Ador fonde ensuite en 1914, au début de la Première guerre mondiale, l'Agence des prisonniers de guerre. Cette Agence du CICR unique en son genre, qui s'installe au musée Rath, est destinée à rechercher les disparus de guerre et à faciliter les rapports de prisonniers avec leurs familles. L'Agence s'occupe également de transmettre toute correspondance, dons et mandats aux prisonniers de guerre. Cette activité sera par la suite prise en charge par les services postaux des pays neutres (Suisse, Danemark, Pays-Bas et Suède). Sept millions de fiches recensant près de deux millions de prisonniers de l'Agence sont exposées de façon permanente au Musée international de la Croix-Rouge. Pour l'anecdote, on y trouve la fiche du capitaine Charles de Gaulle.

Entièrement acquis à la cause de la Société des Nations, Gustave Ador se rend à deux reprises à Paris pour rencontrer, au début de l'année 1919, les chefs d'Etat alliés réunis pour la Conférence de la paix. Ador, alors Président de la Confédération, à cœur de faire participer la Suisse à la construction d'une paix durable sur le continent européen. Récompense suprême de son engagement personnel, Genève obtient le siège de la Société de Nations (SDN), « aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Gustave Ador quitte le Conseil fédéral en décembre 1919, il remplira ensuite divers mandats au sein de la Société de Nations et demeurera à la présidence du CICR jusqu'ä son décès, en date du 31 mars 1928 à Genève.

Gustave Ador reste l'un des seuls hommes politiques suisses de son temps à avoir acquis une véritable statue internationale.

Texte tiré du livre : Des noms et des rues célèbres à Genève édité par la Chancellerie d'Etat.

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