L'exposition canine de Genève des 26 et 27 mai verra se disputer le championnat national et international des deux variétés du Saint-Bernard. Dès le milieu du siècle passé, les chiens de l'hospice célèbre s'étaient répandus par toute la Suisse mais leur élevage n'était soumis à aucune règle et des croisements inconsidérés menacèrent l'intégrité du type. Le premier, un maître boucher, de Hollingen (Berne), Schumacher s'attela de 1860 à 1890 à la rude tâche de rechercher et de sélectionner les sujets répondant au modèle qu'il s'était fixé pour idéal, celui du fameux Barry de l'hospice. C'est en somme, sur ces bases qu'a été fixé le type qui, depuis des années déjà, a atteint la perfection. Ce résultat n'aurait jamais été acquis sans la création succédant de peu à celle de la "Société Cynologique Suisse", du "Club Suisse du Saint-Bernard". Le club eut à soutenir une lutte ardente contre l'influence du Saint-Bernard de type anglais. Il fut en effet un temps où, même sur le continent, on prétendait que le type suisse devait céder le pas à celui déformé par les exagérations auxquelles se plaisent les éleveurs britanniques. Le type suisse finit par triompher après plusieurs congrès, dont les premiers n'avaient pas été à son avantage. C'est sur l'échelle de points établis par le Club suisse que sont actuellement jugés tous les Saint-Bernard, sauf en Angleterre.

(Journal de Genève 26.04.1934)