L'oeil de Dieu
L'oeil de Dieu
L'œil de Dieu
Nous sommes en 1942. Le jeune Edgar va faire sa première communion. Il est âgé de huit ans.
Des capucins sont appelés pour prêcher la retraite aux enfants. On leur montre l'œil de Dieu, une fresque peinte au plafond de l'église de Vissoie (photo). Le capucin aux gosses :
"Quoi que vous fassiez, l'œil de Dieu le verra. Vous le voyez, là-haut, les enfants ?"*
Inutile de dire que cela ne manquait pas d'impressionner les futurs communiants. Peut-être en classe leur enseignait-on la poésie "la Conscience" de Victor Hugo dont la chute était "'L'œil était dans la tombe et regardait Caïn."
Peu après sa première communion, Edgar officiait en qualité de servant de messe. Le curé avait averti que quiconque toucherait de ses doigts le ciboire (calice) en tomberait raide mort. Comme Edgar doutait que cela fût vrai, il toucha le calice de ses mains. Mal lui en prit puisque le sacristain qui le surprit en flagrant délit lui administra une gifle mémorable. Jugeant la punition trop douce, il en informa le curé qui revêtit ses habits sacerdotaux et conduisit prestement le jeune Edgar vers les fonds baptismaux. Il fit des bénédictions et des prières afin de purifier les mains sacrilèges du jeune garçon.
Pour le restant de ses jours, alors que Vatican II permettait de recevoir la communion de se mains, Edgar n'en admit jamais la possibilité. Chat échaudé...
Histoire rapportée par Hélène Savioz-Epiney (1934) alors âgée de 85 ans. Enregistré à Sierre le 23 mars 2019.
Très intéressant document! Il me rappelle mon enfance à Vissoie. Edgar était de deux ans mon aîné. "L'oeil de Dieu" de l'église a profondément influencé la discipline des enfants à l'église. Un grand merci pour le partage.
Merci Paul-André de votre commentaire que je m'empresse de transmettre à Hélène.