Cour des prisonniers au Château d'If

Cour des prisonniers au Château d'If

Pierre Auguste Chappuis
Philippe Chappuis

Légendaire Château d'If !!

Cette photographie a été prise par Pierre Auguste Chappuis pendant le voyage qu'il fait avec Suzanne à la Côte d'Azur, avant le début de la guerre 14-18

Forteresse française édifiée sur les ordres du roi François Ier, entre 1527 et 1529 sur l'îlot d'If de l'archipel du Frioul, proche des îles de Ratonneau et Pomègues au centre de la rade de Marseille. Ici, la terrasse du Donjon historique et la Tour St Christophe coiffée d'une coupole, ancienne chapelle Notre Dame des Passions chapelle des prisonniers (après avoir été une poudrière..), grand quadrilatère correspondant à la cour des prisonniers.

Effectivement, le Château a essentiellement servi de prison dès 1540. En 1685, couronnant un période de plus de 50 ans d'intolérance religieuse catholique sous Louis XIV, est décidée la Révocation de l' Edit de Nantes que Henri IV avait mis en place en 1598 dans un esprit de tolérance qui devait mettre fin aux atrocités des guerres de religion qui avaient ravagé la France depuis 1562. La révocation a provoqué, comme on le sait, une forte émigration huguenote en Europe et en Angleterre. La plupart des historiens estiment que la Confédération aurait abrité au moins 60 000 réfugiés et qu'environ 20 000 s'y seraient fixés.(Article sur le refuge huguenot en Suisse dans Le Musée virtuel du protestantisme)

Une relation intéressante pourrait exister entre la présence et les traditions huguenotes et ce qui présida à l'apparition peu avant le milieu du XIXe s. du Réveil protestant et à la création de l'Eglise Libre dans le Canton de Vaud (J.P. Bastian, La fracture religieuse vaudoise 1847-1966).

Pour revenir au Château d'If, selon l'article de Wikipedia, 3500 protestants (Huguenots ?) vont y être emprisonnés, avant d'être enchaînés sur les galères de Marseille jusqu'à leur mort... Une déclaration du roi, en date du 1er juillet 1686, durcit encore les mesures déjà prises. "Tout homme donnant asile à un ministre du culte protestant sera puni des galères, tandis que les femmes seront « rasées et enfermées » ; la tenue d'assemblées est passible de la peine de mort ; toute dénonciation menant « à la capture d'un Ministre sera récompensée.»

Apparemment il doit y avoir dans le cerveau des humains des ressorts puissants et inusables alimentant violence et passions, selon le principe que deux vérités ne sauraient coexister...

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  • Renata Roveretto

    Cher monsieur Philippe Chappuis, merci pour le partage de cette documentation très informative. Merci aussi pour avoir exprimé votre lucide réflexion...