Ecole normale de Sion au début du XXème
Ecole normale de Sion au début du XXème
Dans une salle bien éclairée, les étudiants de l'école normale de Sion pratiquent des exercices de gymnastique. Barres parallèles, moutons et perches sont au menu comme aujourd'hui. Par contre, les tenues de ces messieurs sont tout à fait anachroniques. Point de survêtement léger mais des uniformes qui tiennent plutôt du costume de noces. Certains arborent même une cravate. Le gilet de quelques messieurs semble même parfois fermé par une chaînette. Se termine-t-elle par une montre oignon ?
La répartition des étudiants est sans doute voulue par le photographe mais a-t-il requis des habits du dimanche ? La question reste ouverte.
Cette carte a été expédiée de Sion en mars 1917.
En complément : filles et garçons ne sont pas égaux devant la gymastique
Selon Véronique Czáka, doctorante en histoire contemporaine citée par Jean-Luc Wenger à cette page, "le saut nuit à la femme*. Longtemps, les médecins ont considéré que la pratique de certains exercices pouvait abîmer sa capacité reproductive. La femme est fragile, facilement déréglée, il faut donc stabiliser son corps. «On déconseille les sauts, en hauteur, par exemple. Pour les garçons, on propose des minima à atteindre, pour les filles des maxima à ne pas dépasser».*
Les buts attribués à la gymnastique sont différents selon le sexe : les garçons seront formés pour des raisons militaires, alors qu'à cette époque on estime qu'une femme en bonne santé fera de beaux enfants. Le premier manuel fédéral d'exercices - traduit en trois langues - pour filles ne date pourtant que de 1916 (1878 pour les garçons). Par rapport aux exercices masculins, la chercheuse constate un «arrondissement des mouvements, avec l'influence de la danse. On chante, on danse en rond...»
Sources :
- Czáka, Véronique, La gymnastique scolaire comme lieu de construction du genre : exemple de la Suisse romande (1870-1920) (sous la direction du Prof. Hans-Ulrich Jost).
- Wenger Jean-Luc, Arc Info du 3 août 2011 à cette page.
Et pour conclure...
Une proposition de composition parue dans l'Ecole primaire [organe de la société valaisanne d'éducation], juin 1917 : [source]
Le Fonds Chappuis à Photo Elysée
Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Photo Elysée pour mieux comprendre la politique d'acquisition de l'institution. La conservatrice Fanny Brülhart a répondu à nos questions.