L'Inédit
Le cercueil de l'impératrice d'Autriche quittant Beau-Rivage à Genève

Le cercueil de l'impératrice d'Autriche quittant Beau-Rivage à Genève

14 septembre 1898
Laurent de Weck

Nous voyons le cercueil de l'impératrice Elisabeth quitter l'hôtel Beau-Rivage à Genève, le 14 septembre 1898, vers huit heures du matin, quatre jours après qu'elle fut assassinée par l'anarchiste Luccheni. L'entreprise de pompes funèbres Murith, qui existe encore aujourd'hui, fut chargée d'organiser la mise en bière de la souveraine et le convoi, de Beau-Rivage à la gare Cornavin. Je dois cette photo rare à M. Jean Murith, dont l'arrière-grand-père avait présidé à cette cérémonie. Je le remercie ici de son obligeance. Le récit de cette matinée figure dans le "Journal de Genève" du 15 septembre 1898. Le Conseil fédéral et le Conseil d'Etat genevois assistent "in corpore" à la cérémonie, qui s'est déroulée de six heures et demie à neuf heures, moment où le train quitte Genève. M'étonnant de l'absence de clergé sur la photo, je lis dans l'article du journal que deux prêtres attendaient le cercueil au seuil de la gare Cornavin, l'accompagnèrent jusqu'au wagon funèbre, où ils donnèrent l'absoute. La veille, le 13 septembre, l'évêque de Lausanne et Genève, Mgr Deruaz, avaient célébré une cérémonie courte mais très solennelle dans la chambre de l'hôtel, transformée en chapelle ardente. LdW

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  • Laurent de Weck

    Les lieux n'ont pas changé. L'on entre dans l'hôtel par cette porte et l'on reconnaît la terrasse à droite de la photo.

  • Claude Zurcher

    Merci pour ce document exceptionnel.

  • Laurent de Weck

    Je vous remercie. Il y a longtemps que je cherchais à l'obtenir.

  • Laurent de Weck

    L'évêque s'était rendu à l'hôtel Beau-Rivage avec les prêtres de la paroisse des Pâquis en habits de ville, la soutane leur étant interdite dans la rue. Un salon leur était réservé au rez-de-chaussée de l'hôtel pour se revêtir de la soutane et des habits de choeur. L'évêque portait la mître blanche et la chape noire. La Revue, Organe du parti démocratique et fédéraliste vaudois, 15.09.1898, page 2.

  • Laurent de Weck

    Les condoléances de Mgr Déruaz, évêque de Lausanne et Genève à S. M. l’empereur d’Autriche, datées de Fribourg, 11 septembre : « Consterné à la nouvelle de l’affreux attentat qui a frappé, dans son diocèse, la famille impériale et royale d’Autriche, l’évêque de Lausanne et Genève dépose aux pieds de Sa Majesté l’empereur et roi l’expression de ses condoléances les plus émues et les plus chrétiennes. Il adresse à Dieu ses supplications et ses suffrages les plus ardents en faveur de l’âme de l’auguste défunte. Il unit ses prières à celles de tant de sujets dévoués pour l’auguste souverain si cruellement frappé. Daigne Votre Majesté agréer l’hommage de mon plus profond respect et de mon religieux dévouement. »

  • Laurent de Weck

    Jusqu’en 1924, la titulature de l’évêque était celle de Lausanne et Genève. Fribourg s’est ajouté en 1924. Mgr Marius Besson fut le premier évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

  • Laurent de Weck

    Dans sa séance du 12 septembre, le Conseil fédéral a reçu de l'Empereur d'Autriche le télégramme suivant : "Profondément touché des sentiments de sincères condoléances exprimés d'une manière si chaleureuse de la part du Conseil fédéral et du peuple suisse, je les remercie du fond du coeur pour leur participation à la douleur amère dont m'abreuvent les décrets impénétrables de la Providence. FRANÇOIS-JOSEPH"

  • Gilles Barnichon

    Très intéressant. Merci beaucoup de cette publication.

Laurent de Weck
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17 septembre 2018
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