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Michail GLINKA, Ouverture de Rouslan et Ludmila, OSR, Ernest ANSERMET, 1965

10 mars 1965
RSR resp. RTS
René Gagnaux

En illustration de ce fichier: Ernest Ansermet et Michail Glinka (extrait d'un monument de Saint-Petersbourg)

Pour une présentation de l'oeuvre et l'enregistrement qu' Ernest Ansermet en a fait en 1953 avec l'«Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire» (OSCCP), à la «Maison de la Mutualité» de Paris, voir ce fichier audio (https://www.notrehistoire.ch/medias/114375), pour l'enregistrement en stéréophonie fait pour Decca en 1964 voir cette page (https://www.notrehistoire.ch/medias/114387).

Voici en plus un enregistrement pris sur le vif provenant d'un concert donné le 10 mars 1965 au Victoria-Hall de Genève, avec au programme:

● Michail Glinka, Ouverture de Rouslan et Ludmila

● Émile Jaques-Dalcroze, Concerto en ut min, pour violon et orchestre,

avec Ruggiero Ricci en soliste

● Johannes Brahms, Symphonie No 1 en ut mineur, op. 68

Le concert fut à l'époque retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens. Le lendemain, Franz WALTER écrivait dans le Journal de Genève en page 11:

"[...] AU DIXIÈME CONCERT DE L'ABONNEMENT - Hommage à Jaques-Dalcroze

En inscrivant à son dixième concert de l'abonnement le Concerto de violon No 1 de Jaques-Dalcroze, le comité de l'OSR entendait participer de manière tangible à l'hommage que la Suisse romande et Genève en particulier adresse tout au long de cette année à la mémoire du compositeur, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, anniversaire qui coïncide avec le quinzième de sa mort.

Sans doute n'est-ce pas son oeuvre symphonique qui a le plus fait pour la gloire de l'auteur de la Fête de Juin et cette oeuvre a-t-elle été comme sa musique de chambre, relativement vite oubliée. Il est certain que, plus particulièrement liée à un style d'époque, cette part de sa production a une partie plus difficile à jouer vis-à-vis de la pospérité. Est-ce à dire qu'elle est negligeable? Certes chacun s'attendait à ce que ce concerto de violon offre certains aspects, désuets. Et pourtant le bilan final ne me semble nullement négatif.

Ce que cette oeuvre a aujourd'hui contre elle, en particulier, c'est le côté fleur bleue du folklore dalcrozien. Car si, le plus souvent, une oeuvre nourrie de folklore gagne en pittoresque et en saveur, le néo-folklore de Jaques-Dalcroze - dont son concerto est incontestablement empreint - n'a pas ces profondes racines de la musique slave ou espagnole qui lui assureraient la pérennité.

Il y a pourtant une qualité que la mélodie dalcrozienne ne perd jamais, c'est sa fraîcheur, et une vertu précieuse qui ne quitte jamais Jaques-Dalcroze, c'est la bonne humeur et la malice. Ici cette malice se pare des atours de savants jeux de contrepoints et n'est pas toujours visible. Le com- positeur a en effet conçu une partition pleine de subtilités dialectiques traitées avec beaucoup d'esprit; un esprit qui cependant parfois disparaît derrière les exigences du style symphonique et l'ampleur d'une puissante pâte orchestrale.

Jaques-Dalcroze a axé son concerto sur un thème central dont il tire presque toutes ses déductions. Et peut-être était-ce une gageure d'en renouveler l'intérêt jusqu'à la fin du concerto. C'est pourquoi le premier mouvement, qui est tout entier de la plus heureuse veine, l'emporte de beaucoup sur les deux suivants.

La partie violonistique est très brillante - n'oublions pas que le concerto fut écrit pour Henri Marteau et créé par lui - et Ruggero Ricci qui avait accepté d'en être l'interprète d'hier y déploya avec brio ses dons exceptionnels de virtuose: faisant ressortir en outre - mais d'une façon un peu uniformément extériorisée - le côté chaleureux de l'écriture. J'eusse aimé, pour ma part, le voir s'attacher un peu plus à en pénétrer le contenu spirituel et pétillant.

Ouvert par une page de Glinka - l'ouverture de Ruslan et Ludmila - enlevée avec une verve magnifique, le concert d'hier devait, en seconde partie nous faire valoir une interprétation véritablement exemplaire de la 1re Symphonie de Brahms. Rarement ai-je eu l'impression que le chef de l'OSR en avait pénétré si intimement l'essence. Dégageant, au départ, avec la plus juste lucidité ce caractère de lyrisme intérieur si particulier à Brahms. Ansermet devait, par la plus impressionnante des progressions, amener le finale à une véritable incandescence, conférant ainsi à cette oeuvre ses dimensions les plus extrêmes. Un prodigieux exemple de vitalité intérieure. [...]"

L' enregistrement que vous écoutez...

Michail Glinka, Ouverture de Rouslan et Ludmila, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 10 mars 1965, Victoria-Hall, Genève (05:54)

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTS

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René Gagnaux
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22 juillet 2018
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