Repérage
Musée de la Boîte de Montre_741

Musée de la Boîte de Montre_741

5 mai 2018
Claire Bärtschi-Flohr

Le 5 mai, nous avons visité, avec les anciens éclaireurs de La Rochelle, un musée consacré aux fabricants de boîtes de montres (autrefois appelés : « tourneurs de bords ronds).

Ce musée, créé en 2015, à l'initiative de l'industriel Georges Paratte (1943-2014), propose un aperçu d'un des métiers de l'horlogerie : l'habillage d'une montre. En effet, s'il y a plusieurs musées d'horlogerie, dans la région, qui exposent des pièces magnifiques - par exemple le Musée International de L'Horlogerie, à La Chaux-de-Fonds, celui du Locle, au Château des Monts - il manque des musées sur les savoir-faire et les techniques. A l'échelon européen, ce musée est le premier à mettre en valeur l'outillage et l'histoire des monteurs de boîtes (boîtiers) de montres.

Il se trouve au Noirmont, dans le canton du Jura, dans un ancien atelier, dont la magnifique charpente en bois a été refaite à l'identique il y a quelques années. Ce musée ne se visite que sur rendez-vous et M. Georges Cattin, concepteur du projet, qui nous a fait visiter les lieux, est un guide qualifié et passionnant à écouter.

Nous sommes dans les Franches Montagnes, à 1000 mètres d'altitude.

« Pour conjurer les longs hivers et une nature plutôt hostile, les autochtones avaient pris l'habitude de compléter leurs activités pastorales par des travaux manuels (tournage du bois, dentelle, sidérurgie de petit volume). Dès les années 1700, ils furent appelés, sous l'influence des horlogers genevois puis neuchâtelois, à confectionner cabinets de pendules et boîtes de montres. Cependant, c'est au XIXème siècle que cette occupation tend à s'imposer ». (source : dépliant du musée).

Photos illustrant les bâtiments et les travailleurs du passé.

Au milieu de ce siècle, l'avènement du chemin de fer a nécessité une meilleure concordance des heures, une plus grande précision. On instaure alors « l'heure nationale officielle », rendue possible grâce à l'invention du télégraphe qui la transmet instantanément. Cette nouvelle façon de se soumettre au Temps (dans les écoles, au travail, etc.) a favorisé le développement de l'horlogerie (besoin de montres et d'horloges).

L'exposition nous emmène d'abord dans l'atelier des années 1850. A cette époque, les tours fonctionnaient grâce à la force musculaire des pieds et/ou des mains.

Dans le second atelier, celui des années 1925, les machines sont actionnées par la fée Electricité, apparue à la fin du XIXème siècle. Vous pourrez y voir fonctionner le tour Revolver, dont vous pouvez voir une illustration sur la publicité de la maison Bréguet, Genève, (voir ci-dessous) et le tour Jules Dubail, pantographe créé par celui qui lui donna son nom.

Le panneau exposé nous montre :

1) Une publicité de la société des Frères Bréguet, Genève, vers 1920.

2) La « Prolétaire », montre simple et robuste conçue par Georges Frédéric Roskopf, dont l'habillage était réalisé par Constant Hamel au Noirmont.

3) En-têtes de fabriques de Boîtes du Noirmont.

4) Bannière syndicale de la « Fédération des monteurs de boîtes, section de Tramelan*, 1893.

Il existait une intense activité syndicale dans ce milieu.

Un peintre chaux-de-fonnier, Edouard Kaiser père (1855-1931) se passionna pour les ateliers des fabriques horlogères et les reproduisit avec une fidélité remarquable et un extraordinaire don d'observation. Il peint, en 1893, le tableau dont on peut voir une reproduction dans le musée. L'original se trouve au Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds.

Voir aussi : mes articles sur Georges Frédéric Roskopf et sur mon arrière grand-père, horloger :

Ainsi que des photos : horloger bijoutier, la maison de Bex, l'ancienne école d'horlogerie du Locle, Le magasin d'horlogerie, Horlogerie-bijouterie, vieil horloger à l'établi, etc.

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Philippe Chappuis

    Merci pour cet excellent document, exemplaire, qui m'a beaucoup apporté sur un univers que j'aime tout particulièrement, celui des artisans, et cerise sur mon gâteau, cette belle image de l'atelier sous la généreuse charpente, concert de meubles usités et de machines subtiles, que l'imagination aurait vite fait de remettre en marche....

  • Claire Bärtschi-Flohr

    Merci pour votre intéressant commentaire.