Les diligences postales Repérage

A. Salamin
Albin Salamin

Jusqu'au début du XIXème siècle, la plupart des voies de communication des Alpes suisses restèrent dans un état simple et peu développées, voir dangereuses. Tous nos cols servaient au transport de marchandises et les voyageurs devaient souvent soit les franchir à pied, soit à dos de mulets.

Par exemple, la route du Simplon ne fut ouverte aux voitures à cheval que la 25 septembre 1805 et l'organisation "postale" qui s'en suivit fut de la compétence Cantonal. En 1825, une diligence quittait Lausanne trois fois par semaine avec cinq voyageurs pour Milan avec des arrêts à St-Maurice, à Brigue et à Domodossola, le voyage prenant cinq jours. Avec les années, le nombre de courses et le nombre de voyageurs par diligences augmentèrent.

Photo Yannik Plomb

Au Gothard, un route "carrossable" fut ouverte en 1830. Le transport de voyageurs augmenta chaque année avec un service quotidien dès 1842 et double course dès 1849. Il fallait alors près de 32 heures pour effectuer le trajet Lucerne - Milan.

Dans les Grisons, le service postal par diligences ne fut exploité pour le compte de l'État qu'à dater de 1813 mais uniquement pour le courrier, le transport de personnes étant abandonné à l'initiative privée. Un début de structuration des transports "extra-postes" débuta en 1823 et se développa jusqu'en 1835, année où l'État des Grisons décida de réunir le transport des voyageurs avec celui du courrier et des messageries et d'exploiter le tout pour son propre compte.

A cette époque, le service postal était sous le contrôle des cantons.

1850, la diligence fédérale

Alors que la première ligne ferroviaire suisse entre Zurich et Baden était ouverte en 1847, le service du transport par diligence était repris des cantons par la Confédération en 1849.

Dès 1850, la jeune diligence suisse utilisa de son mieux les véhicules disparates qu'elle avait repris des postes cantonales. Sous l'égide de la croix blanche sur fond rouge, peinte sur les panneaux jaunes et noirs de son matériel roulant, la compagnie faisait circuler en pleine et en montagne, des diligences de 18 à vingt voyageurs sur les grands axes et de plus petites voitures vers les cols et les réseaux secondaires.

Si le transport par diligence recula rapidement sur les axes de plaine en lien avec le développement du chemin de fer plus rapide et plus confortable, le passage des grands cols alpins continua d'être animé par les diligences et le bruits des grelots des chevaux d'attelage, conduites par les postillons en uniforme bleu et chapeau de feutre ciré.

Les postes fédérales mirent beaucoup de zèle à exploiter leur nouveau monopole des diligences. Les autorités cantonales améliorèrent leurs routes alpestres et les développèrent. La nouvelle régie fédérale améliora de son côté, se voitures, plus sûres et plus confortables ainsi qu'elle augmenta la fréquence et la régularité des courses.

Pour le col du Grand-Saint-Bernard, la diligence alpestre ne joua un rôle que tardivement. La poste suisse, instituée en 1896, s'arrêtait à l'Hospice car sur le versant italien la route ne fut entièrement ouverte qu'en 1905.

La route du col de la Furka reliant le Valais au canton d'Uri fut ouverte en 1867 et cette même année, le col fut desservi par les diligences.

La diligence au col de la Furka

Et dans d'autres régions du pays, au col du Brünig

Une carte postale envoyée de St-Moritz, le 22 août 1903

A consulter également le dossier "Au temps des diligences" dans notreHistoire

Puis après la guerre, la poste suisse développa le transport de voyageurs par automobiles postales et vous pouvez lire la suite de ce récit avec l'article de Sylvie Bazzanella sur le début des cars postaux.

Un postillon en 1932:

Une diligence des postes fédérales vers 1850:

Musée des PTT à Berne

Source:

Le centenaire des postes alpestres suisses, 1932, Éditions de L' Art en Suisse

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
Pas de commentaire pour l'instant!