St-Maurice, collège et internat

St-Maurice, collège et internat

15 juillet 2014
A. Salamin
Albin Salamin

Si la tradition éducative de l'Abbaye remonte aux origines du Monastère, le collège de St-Maurice tel qu'il existe aujourd'hui date de 1806, reconstitué après les troubles révolutionnaires. Il démarra avec sept élèves.

Le collège de 1884 se composait d'un seul bâtiment, la partie centrale de l'internat avec un étage de moins. Le bâtiment n'était donc pas "soudé" à l'Abbaye comme de nos jours. La cour devant l'internat et le nouveau collège était à l'époque, l'emplacement d'une laiterie et d'une porcherie.

Vue de St-Maurice avant l'agrandissement du collège:

Mais dès 1910, il apparaît évident que le collège doit grandir et il est proposé d'ajouter deux ailes et d'augmenter d'un étage les bâtiments. Le collège rénové et agrandi sera inauguré au cours de l'année scolaire de 1914-1915.

Le collège/internat avant son agrandissement (en moins: 1 étage et 2 ailes)

Porte d'entrée du pensionnat:

Dans les années soixante, suite à la démocratisation des études, les locaux du Collège et de l'internat ne correspondent plus aux besoins de l'Abbaye, car il avait conçu pour un total d'environ 300 élèves. Mais en 1938, il y avait déjà 500 élèves.

Les élèves externes de plus en plus nombreux, ne disposaient pas de local d'étude et de récréation. Pour le pensionnat, les locaux étaient très incomplets et dans un état déplorable de vétusté et d'hygiène.

Situation avant la construction du nouveau collège:

Grâce à un échange de terrains avec la commune de St-Maurice en 1948, l'Abbaye obtient la cour attenante ainsi que l'ancienne école primaire et elle peut ainsi envisager l'agrandissement du Collège. Mais elle ne peut construire seule et le besoin d'argent pousse l'Abbaye à signer une nouvelle convention avec le Conseil d'État valaisan en 1956 puis une nouvelle le 13 janvier 1959.

Les expropriations, les démolitions par l'armée des bâtiments existants dont l'ancienne école primaire communale de St-Maurice et la construction du nouveau collège peuvent débuter en automne 1958, sous la direction du Recteur de l'époque la chanoine Isaac Dayer. Le nouveau collège ouvre ses portes pour l'année scolaire 1961-1962. Il est formé de quatre blocs de bâtiments reliés par un élément central, lieu d'échange avec trois salles d'étude pour les étudiants externes et avec en-dessous, une grande salle de spectacle, pouvant accueillir 800 personnes.

Situation après la construction du nouveau collège avec à gauche l'église paroissiale St-Sigismond:

L'ancien bâtiment du collège est transformé en Internat et peut recevoir 270 internes. Tous les élèves sont de sexe masculin. L'arrivée des filles se fera à la fin des années 60, début années 70.

De 1961 à 1969:

Le pensionnat du collège comprenait quatre sections, les Petits, les Moyens, les Grands et les Lycéens. Les deux premières sections disposaient d'un grand dortoir avec des lits séparés par une petite cloison de bois et un rideau. Les Grands disposaient de dortoirs de 6 à 8 lits et enfin les Lycéens (deux dernières années) de chambres à deux ou un lit.

Il y avait trois grandes salles d'études pour chacune des trois premières sections, les Lycéens étudiant dans leurs chambres. L'internat disposait de deux réfectoires, un grand qui servait les repas des semi-pensionnaires et les repas des trois premières sections. Les Lycéens disposaient de leur propre réfectoire.

Grand réfectoire:

Petit réfectoire:

Les internes pouvaient fréquenter également les terrains de football, de tennis, de basket et une salle de gymnastique. Il y avait aussi la possibilité de se promener dans les environs. De 1961 à 1964, les internes ne pouvaient rentrer chez leur parents que chaque trois semaines puis tous les samedis soir. Nous ne parlerons pas de l'obligation d'assister à la messe tous les matins au début.

Un des quatre bâtiments en 1969 :

Une des trois salles d'étude de l'élément central du nouveau collège:

La fin de l'internat: En juillet 2021, l'Abbaye décide de fermer définitivement l'internat. Le bâtiment étant protégé, il sera transformé en salles de classes pour le collège qui, actuellement est trop petit.

Source: L'Illustré du 14 avril 2021

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  • Sylvie Bazzanella

    Très intéressant. Merci.

  • Claire Bärtschi-Flohr

    J'y ai joué le rôle d'Hortense dans "Le Prince Travesti" de Marivaux avec le théâtre Populaire Romand en 1969 ou 1970. Je ne me souviens plus. Il faudrait que je recherche. J'en garde un très bon souvenir. Nous avions eu ensuite un moment d'échange très intéressant avec les élèves.

  • Albin Salamin

    J'ai travaillé comme machiniste sur la scène du Martolet jusqu'en juin 1969. Je ne me souviens pas de votre visite. Dommage!

  • Claire Bärtschi-Flohr

    Alors, nous n'avons pas pu nous rencontrer. Cela a eu lieu entre novembre 1969 et février 1970. Il faut que je retrouve l'itinéraire complet de la tournée. Cela devait être intéressant d'être machiniste de ce théâtre ! Comment êtes-vous arrivé là si ce n'est pas indiscret... ? Il y a eu une bonne critique du "Prince Travesti" dans un journal du Valais à l'époque, avec une photo du Prince et d'Hortense. Mais ils se sont trompés de nom en citant l'interprète féminine !

  • Albin Salamin

    A l'époque, le responsable de la scène était le chanoine Pélissier et il s'entourait d'étudiants internes des deux ou trois dernières années de maturité. Candidat volontaire, j'ai eu la chance d'apprendre le métier. et de croiser des artistes dont une certaine Barbara. Que du bonheur!

  • Claire Bärtschi-Flohr

    C'est très intéressant. En tous cas, je me souviens que l'accueil et le contact avec les étudiants avaient été très sympa, même si nous, les filles, nous avions conscience d'être dans un monde très masculin !!!

  • Pierre-Marie Epiney

    excellente documentation. Voir une autre image de 1913 à cette page : notrehistoire.ch/entries/0GWwj...

Albin Salamin
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6 octobre 2014
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