Ossuaire du Grand-St-Bernard

Ossuaire du Grand-St-Bernard

1 janvier 1910
Julien frères, éditeurs-photographes à Genève, J.J. 357 C
Pierre-Marie Epiney

Comme cette photo offre le même sujet que

cette carte, je reprends le même commentaire:
Cette image macabre présente l'intérieur de l'ossuaire "construit en 1476, [qui] abrite les cadavres momifiés par le froid, des égarés morts dans le col, victimes de la montagne et dont les corps n'ont pas été réclamés. Objet de curiosité morbide, elle a été murée vers 1950." nous apprend Sylvie Bazzanella dans le commentaire de

son documentoù l'on voit l'ossuaire de l'extérieur.
Cette carte était proposée à la vente à l'hospice lui-même puisqu'un sceau a été apposé au dos : "Hôtel - 2472 m. HOSPICE Gd-St-BERNARD"
La date proposée est une hypothèse à vérifier.
Un

document audionous fait découvrir cet ossuaire.

NB: Puisque la carte n'a pas voyagé, la date de la prise de vue est une hypothèse fruit d'une analogie par rapport aux cartes du même éditeur.

En guise de lecture pour vous remettre de vos émotions, Sylvie nous signale:
1.Soins des religieux du St-Bernard pour les voyageurs

à cette adresse 2.L'usage des skis au St-Bernard à

cette adresseVoici ce qu'on peut lire dans "Etat et délices de la Suisse" paru en 1778 à Neuchâtel: *"Ce qu'on appelle aujourd'hui mont St. Bernard, portait anciennement le nom d'Alpes Pennines, ou de mont de Jupiter, Mons Jovis, d'où l'on a fait aussi dans la suite le nom de Mont-Joux, à cause d'une idole nommée Jupiter Penninus, qu'on y adorait du temps du paganisme. (...) il y a sur le sommet de cette montagne que l'on traverse pour aller au Val d'Aoste et de là en Piémont, un grand couvent ou hospice où des religieux reçoivent très humainement tous les voyageurs; ils les logent et les nourrissent trois jours de suite gratis, sans aucune distinction de catholique et de protestant. Ils traitent chacun selon sa qualité, et les voyageurs qui ont quelque argent ne manquent jamais s'ils ont quelque reconnaissance de faire un présent honnête au couvent.
S'il meurt quelqu'un dans ce lieu, ils ne l'enterrent pas, mais ils le portent dans une chapelle qui est loin du couvent au milieu d'un glacier, et où les corps se gardent longtemps sans se corrompre à cause de l'excès de froid qu'il y fait.

On ignore le temps et l'origine de cette fondation. Il est certain qu'elle est fort ancienne. Un évêque de Lausanne nommé Hartman avait été aumônier dans cette maison l'an 850 ou environ. (...) Ces bons religieux font une infinité de bien aux voyageurs dans leur maison; car, comme la montagne est fort rude de chaque côté, il est certain que dans leurs soins charitables, plusieurs auraient péri misérablement surtout en hiver et dans les temps de dégel. Chaque jour, ils ont soin d'envoyer aux deux chemins opposés des gens avec de l'eau-de-vie et autres cordiaux; et souvent ils rencontrent de pauvres voyageurs couchés par terre et tombés en défaillance par la violence du mauvais temps qu'ils ont essuyé, et ils leur donnent tout le secours qu'il leur est nécessaire. Aussi aime-t-on beaucoup ces religieux dans toute la Suisse et aux environs, et quand ils envoient quêter pour leur maison, ce qu'ils font une fois chaque année, il n'y a point de maison qui ne leur donne largement et de bon cœur, les protestants aussi bien que les catholiques.

Cet hospice est fort grand et peut contenir environ six cents personnes; et comme il est comblé de neiges et de glaces, il ne croît absolument rien dans son voisinage.Cependant tout y abonde par les soins des personnes qui en ont la direction, et par les grandes contributions qu'on y fait."* [pages 286-287]

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Pierre-Marie Epiney
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2 juillet 2014
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