Morges le temple
Morges le temple
"Le temple de Morges de style baroque est le plus élaboré et le plus grand de Suisse romande, donc de toute la francophonie. C'est aussi celui qui dénote le plus nettement l'influence de l'architecture française au siècle de Louis XV. C'est aussi celui où l'on devrait préférer écouter de la musique de cette même époque, à commencer par celle de Jean-Sébastien Bach.
Sa construction (1770-1776) n'est pas allée sans mal. Les autorités morgiennes l'avaient confiée à Erasme Ritter, l'un des meilleurs architectes bernois du moment, à qui nous devons tout le corps du bâtiment. Il avait d'abord prévu un clocher de dimensions relativement modestes, intégré à la façade comme celui du temple de Saint-Laurent, à Lausanne. Mais les notables de l'endroit le voulaient imposant et capable d'accueillir plusieurs cloches. Ritter commença donc la construction d'un clocher de plus grande taille qu'il ne l'avait prévu initialement. L'instabilité du sous-sol lui joua toutefois des tours et, en 1772, cette partie de la construction menaça de s'effondrer, d'où interruption des travaux.
Apparemment désécurisés par ce mécompte, les maîtres de l'ouvrage décidèrent de confier à un autre architecte l'achèvement des travaux.
Cela dit, la silhouette de ce clocher, avec sa flèche "à l'impériale", n'a rien de spécifiquement protestant. Dans une région dont toute la population, à ce moment-là, était rattachée à la Réforme, point n'était besoin d'afficher des différences d'ordre confessionnel. Des clochers de ce type se retrouvent dans plusieurs régions protestantes d'Allemagne.
Vu soit du lac, par exemple depuis un bateau en provenance de Lausanne, soit des escaliers extérieurs de l'ancienne maison d'école située au sud-ouest de la place, le coup d'œil est tout aussi intéressant. Il permet de bien repérer l'agencement des volumes constituant le corps de bâtiment, indépendamment du clocher."
Texte tiré de: Temples de Suisse romande Ed. Cabédita
La donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis
Suite à la donation du Fonds Pierre Auguste Chappuis (1888-1980) à la Fondation Plateforme 10 à Lausanne. notreHistoire.ch est allé à la rencontre de Philippe Chappuis, descendant du photographe, et a évoqué avec lui les étapes qui l'ont mené à déposer la collection familiale dans une institution publique.