Lausanne temple de la Croix d'Ouchy

Lausanne temple de la Croix d'Ouchy

29 novembre 2014
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Premier lieu de culte construit hors les murs à Lausanne, l'église de la Croix d'Ouchy est aujourd'hui en sursis. Inaugurée en 1840, elle est en effet menacée de démolition. Son propriétaire, la ville de Lausanne, ne montre en effet pas une grande envie de rénover cet édifice qui en aurait pourtant bien besoin. Il ne lui attribue qu'une subvention de l'ordre de 20'000 francs par an. «Son sort n'est pas encore fixé», remarque Oscar Tosato, municipal en charge du patrimoine cultuel dans la capitale. Consulté par la ville, le Conseil de la paroisse protestante de Saint-Jean ne serait a priori pas opposé à un repli sur les deux autres lieux de culte qu'il occupe, selon son président, Antoine Hartmann.

Le temple est-il donc voué à la démolition? Rien n'est moins sûr pour l'édifice qui avait été construit alors dans la campagne aux portes de Lausanne. Mais son classement architectural, en note 3, ne plaide pas en sa faveur. Il n'est pas un monument historique à proprement parler. Oscar Tosato tient toutefois à rappeler l'importance de la présence territoriale des communautés religieuses en ville comme «facteurs de cohésion sociale».

Une église de trop

Or, à Lausanne, les protestants réformés ne sont pas à plaindre. «Nous sommes surdotés, que ce soit en matière de postes pastoraux ou de temples», concède, lucide, le pasteur Guy Dottrens, coordinateur des paroisses de Lausanne et d'Epalinges de l'EERV, l'Eglise évangélique réformée vaudoise (lire ci-dessous).

Il faudra donc certainement choisir à l'avenir quelle église réaffecter. La paroisse de Saint-Jean en compte aujourd'hui trois: Saint-Jean de Cour, Montriond et la Croix d'Ouchy. Pour la Municipalité, il y en a une de trop. Connue pour sa fresque de Rivier, la première est intouchable. Elle sert en plus de chapelle de repli pour le centre funéraire de Montoie. Quant au deuxième lieu de culte, sa construction récente (1964) et sa position centrale dans la paroisse plaident pour son maintien.

Reste donc l'église de la Croix d'Ouchy avec son architecture caractéristique du XIXe siècle. Sa disparition aurait toutefois des conséquences au-delà de la paroisse. L'édifice religieux se trouve en effet au centre d'un dispositif qui comprend notamment le Centre pluriculturel d'Ouchy (CPO). Ce lieu de créations artistiques accueille aussi des prestations de type social - dont les APEMS où les élèves prennent leurs repas de midi - et se profile depuis quelques années comme un point de rassemblement fort dans le quartier. «Notre avenir dépend de celui qui sera réservé à l'église», estime sa directrice, Véronique Biollay Kennedy, tout en précisant que la présence du CPO dans ses murs est assurée jusqu'en 2017.

Modèles venus du Nord

Par la suite, une cafétéria et une bibliothèque pourraient investir les lieux occupés aujourd'hui par l'église. Générateur de lien social, le projet n'en fait pas moins frémir une petite poignée de fidèles. A l'époque financée entre autres par des Anglais établis dans le secteur, l'église de la Croix d'Ouchy trouvera-t-elle son salut dans les multiples modèles de transformation d'édifices religieux venus du nord de l'Europe? Cette question trouvera sa réponse dans la législature qui s'ouvrira ce printemps.

Texte tiré de: http://journal.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/eglise-croix-ouchy-menacee-demolition-

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29 décembre 2014
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