Eugène Samuel Grasset

Eugène Samuel Grasset

9 mai 2013
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

Plaque se trouvant au début du Pont Charles Bessières à gauche, juste après avoir passé devant la Cathédrale.

25.5.1845 à Lausanne, décès 23.10.1917 à Sceaux (Ile-de-France), prot., de L'Abergement, Français depuis 1891. Fils de Samuel Joseph, ébéniste-sculpteur, et de Jeanne Louise Marguerite Burnens. Célibataire. Ecole moyenne de Lausanne (1857, élève de François Bocion), études inachevées d'architecture à l'EPF de Zurich (1861-1863, élève de Gottfried Semper). Stage chez Félix Wanner, architecte-entrepreneur à Lausanne (1863-1865). Après un voyage en Egypte (1866-1867), G. travaille à Lausanne comme sculpteur et peintre. Ses premières illustrations sont marquées par Gustave Doré et une curiosité scientifique pour la nature et le Moyen Age (costumes, architecture). Il réalise des décorations intérieures et extérieures pour le théâtre de Lausanne (1869-1870). En 1871, G. s'installe à Paris et renonce à la peinture au profit des arts décoratifs. Son travail rencontre le succès jusqu'aux Etats-Unis. Ses commanditaires sont des plus divers: artistes (Sarah Bernhardt), théâtres, commerçants, fabricants, chemins de fer, galeries d'art, sociétés. Aucune expression des arts décoratifs ne lui est étrangère. Il réalise notamment un mobilier historicisant pour l'imprimeur Charles Gillot (1879), la ferronnerie du cabaret du Chat-Noir, des papiers peints, des tapisseries, des vitraux, des céramiques, des mosaïques, des bijoux pour Henri Vever, des partitions pour Jules Massenet. En typographie, il produit des ornements typographiques et crée un nouveau caractère d'imprimerie, le Grasset. Marquées par le symbolisme, les préraphaélites et le japonisme, ses affiches offrent le leitmotiv femme-nature-art. Il travaille pour les éditions Larousse - on lui doit le fameux emblème de "La Semeuse" (1890) -, les postes françaises et suisses (timbres), les grands magasins de La Belle Jardinière et Au Bon marché (catalogues, calendriers), des revues françaises (L'Estampe et l'affiche, Art et Décoration) et américaines (Harper's). Ses illustrations de contes (Le Petit Nab, 1882), d'une épopée médiévisante (L'Histoire des quatre fils Aymon, 1883), du Balthasar d'Anatole France (1909) révèlent l'influence néoceltique, l'ascendant de Viollet-le-Duc, le goût du détail, de l'anecdote, de l'Orient, des audaces de mises en page. Synthèses de ses théories sur la géométrie et le dessin, La Plante et ses applications ornementales (1896) et Méthode de composition ornementale (1905) sont des recueils de modèles. Professeur de dessin d'art industriel et composition décorative (école Guérin, 1891-1903 et académie de la Grande Chaumière, 1904-1913), de l'histoire et du dessin de la lettre (école Estienne, 1917), G. compte Augusto Giacometti, Otto Ernst, Maurice Pillard Verneuil et Paul Berthon parmi ses élèves. Son influence sur Alphonse Mucha, Louis John Rhead et Le Corbusier sera considérable. Sa correspondance témoigne de contacts avec Edouard Rod et Auguste Baud-Bovy. Chevalier (1895), puis officier de la Légion d'honneur (1911). Premier en France à concrétiser vers 1880 l'appel de William Morris pour une revalorisation du quotidien, G. est l'un des pionniers de l'Art nouveau.

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9 mai 2013
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