En 1816 Lord Byron séjournait dans la luxueuse villa Diodati entouré de ses amis dont Mary Shelley qui commença en ce lieu l'écriture du premier roman de science fiction: Frankenstein, Byron, lui, produisait Ténèbres. C'était l'année sans été (the year without summer, comme disaient les anglais). Et nos illustres pensionnaires supportaient difficilement la grisaille et le froid, d'où une forme de compétition littéraire pour "tuer le temps " à défaut d'autres occupations.

Or, à la même latitude, à la même altitude, sur l'autre versant de la montagne du Jura, un villageois de Vernantois, niché comme oiseau dans son nid au creux d'une vallée du Revermont, subissait les intempéries d'une saison maudite dont dit-il "la narration est capable d'étonner la génération future .... tant cette mauvaise saison sera qualifiée de plus rude qui ait jamais paru".

Ce paysan rédigea une chronique particulièrement riche dans le livre de compte familial, avec fidélité, précision et perspicacité relatant les aléas d'une période désastreuse entraînant la désolation, la maladie,la mort de ses contemporains et un marasme économique dont il sait judicieusement analyser les causes et conséquences. J'ai eu le privilège de décrypter ce livre de compte commencé en 1687 et poursuivi sur 200 ans par la même famille

; J'ai été frappé par la similitude des sentiments exprimés par le poète et le paysan devant cette épreuve.

Je suis en mesure de présenter cet ouvrage, le manuscrit Verguet, qui a été enregistré aux archives départementales du département du Jura et a fait l'objet d'une parution dans l'ouvrage des travaux de la Société d'émulation du Jura de 2009.

J'ai ajouté un épilogue donnant la clé de cette anomalie climatique avec l'explosion du volcan indonésien, le Tambora en mars 1815.

Merci de l'attention portée à cette communication. salutations.