Hommage à Frank Martin, Ernest Ansermet et Victor Desarzens, trois musiciens Suisses qui ont marqué la paysage musical de Suisse Romande

4 janvier 2013
Lausanne
Martine Desarzens
Martine Desarzens

Frank Martin, né a Genève en 1890, fut le dixième et dernier enfant du pasteur Charles Martin.

  • Les 10 frères et soeurs, environs 1892.

  • Frank, Pierre et Pauline, environ 1892

Avant même d'aller à l'école, il jouait du piano et improvisait.

A neuf ans il composait des chansons parfaitement construites, sans avoir rien appris des formes musicales ni de l'harmonie.

  • Photo de Frank Martin avec son chien

  • Frank à 11 ans, en officier de Napoléon

A douze ans il eut l'occasion d'entendre une exécution de la Passion selon Saint Matthieu; l'émotion ressentie par l'enfant fut décisive et laissa ses traces durant toute la vie du compositeur, pour qui Bach resta le véritable maître.

  • Frank à 15 ans

Après le gymnase classique, il étudia pendant deux ans les mathématiques et la physique à l'Université de Genève (pour faire plaisir à ses parents) et travailla en même temps la composition et le piano avec Joseph Lauber, qui lui apprit fort bien le "métier", particulièrement l'instrumentation.

De 1918 à 1926, il vécut à Zurich, Rome, et Paris. Les compositions de cette période le montrent à la recherche de son propre langage musical.

En 1926, il fonde la Société de Musique de Chambre de Genève, qu'il dirige en tant que pianiste et claveciniste pendant 10 ans. Durant cette période, il enseigne aussi la théorie musicale et l'improvisation à l'Institut Jacques-Dalcroze et la musique de chambre au conservatoire de Genève.

Ernest Ansermet et Frank Martin sont amis et travaillent ensemble.

Ernest Ansermet et les frères Georges et Victor Desarzens voir;http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/39956/ Le jeudi 10 février 1938 les deux frères a peine âgés de 30 ans donnait ce concert sous la direction d'Ernest Ansermet.

C'est Ernest Ansermet qui a "poussé et encouragé" Victor Desarzens a créer un orchestre de chambre à Lausanne.

Victor Desarzens était alors premier violon à l'OSR sous la baguette du chef Ernest Ansermet, il y fit en quelque sorte ses classes de musicien d'orchestre, apprenant beaucoup sur le métier de chef au contact d'Ansermet.

Ernest Ansermet lire aussi :http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/

Ces deux chefs ont toujours entretenu une amitié profonde et un respect réciproque.

En 1938 il y a eu "la guerre des orchestres" dont ni Ansermet ni Desarzens nétaient.

En 1945 environs, les autorités verraient d'un bon oeil de réunir sous le toit de Radio-Lausanne l'OSR et l'OCL; pour des raisons économiques. Les autorités viennent de faire l'acquisition de cette grande maison; ils verraient bien de mettre ensemble Radio-Lausanne et Radio-Genève comme les orchestres la "guerre des orchestres" fait grand bruit.

Ernest Ansermet ne veut rien savoir d'un tel déplacement de son orchestre.

Ni Ansermet ni Victor Desarzens ont alimenté le débat.

Voir aussi :http://www.notrehistoire.ch/photo/view/40020

A la naissance de l'Orchestre de Chambre de Lausanne, OCL, Ernest Ansermet écrit:

"A l'Orchestre de chambre de Lausanne en témoignage de ma très vive appréciation, de ma bien loyale sympathie et de tous les voeux que je forme pour sa prospérité, à quoi je tiens à ajouter mon sincère hommage à son fondateur, mon cher et estimé ami Victor Desarzens

Lausanne 24 octobre 1949"....
signé: Ernest Ansermet

Pour fêter les 10 ans de l'OCL, Ernest Ansermet écrit ce hommage à Victor Desarzens

C'est Ernest Ansermet qui a présenté Frank Martin à Victor Desarzens; de cette rencontre naîtra une grande amitié entre les deux hommes que seul à mort de Frank Martin sépara. Frank Martin et Victor Desarzens, deux musiciens liés l'un à l'autre par des liens d'intérêts professionnels ainsi que d'une amitié qui ira se développer et s'approfondir des premières années d'après-guerre jusqu'à la mort du compositeur.

Les deux amis ont entretenu une correspondance durant toutes ces années; hélas celles de Victor Desarzens ont disparu, par contre celles de Frank Martin ont paru à l'Age d'Homme en 1988 : Frank Martin lettres à Victor Desarzens, témoignages de collaboration et d'amitié entre le compositeur et son interprète.

La première oeuvre importante qui témoigne de la maîtrise complète de son nouveau langage est le Vin Herbé (1938) qui, avec la Petite Symphonie Concertante (1945) consacre la renommée internationale du compositeur.

Cette photo et les autres de Frank Martin et Victor Desarzens, au studio d'enregistrement de radio-lausanne datent de 1961, lors de l'enregistrement du disque de Vin Herbé, puis en octobre de la même année lors du concert de l'OCL 16 octobre, dont le programme était consacré aux oeuvres de Frank Martin; Etudes pour orchestre à cordes, Petite symphonie concertante, Concerto pour violon.

Hommage de Victor Desarzens à Frank Martin : http://www.notrehistoire.ch/photo/view/34737/

Frank Martin et Victor Desarzens, deux musiciens liés l'un à l'autre par des liens d'intérêts professionnels ainsi que d'une amitié qui ira se développer et s'approfondir des premières années d'après-guerre jusqu'à la mort du compositeur.

Ernest Ansermet est mort le dimanche 20 février 1969 à l'âge de 85 ans, il est enterré au cimetière des Rois à Genève

Frank Martin mort le 21 novembre 1974 à l'âge de 84 ans, il est enseveli au Cimetière des Rois à Genève.

Victor Desarzens est décédé le 13 février 1986 à l'âge de 78 ans, il est enterré au Cimetière du Bois-de-Vaux à Lausanne.

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • René Gagnaux

    Merci, chère Martine, pour cette belle rétrospective tellement bien illustrée!

  • Martine Desarzens

    Merci à vous, je pense que ces trois grands musiciens ont tellement apporté à la culture musicale bien au-dela de nos frontières et cela pendant ces années de guerre et de privations. Je trouve aussi qu'ils font partie de ces hommes qui n'ont jamais économisé leurs forces au service de la musique.

    • Renata Roveretto

      Chère madame Martine Desarzens, ces hommes comme vous dites chère Martine, je pense qu'ils n'auraient jamais économisés leurs forces aux services de leurs semblables, et cela n'aurai guère pu se faire mieux qu'au travers de leurs talents ! Et je rejoigne par là aussi les pensées de René et de Monique. Amicalement Renata

  • Monique Ekelof-Gapany

    Ces liens tissés par l'art et l'amitié rayonnent encore de nos jours, au-delà des frontières. Merci pour ces documents précieux. .