2. Le village natal de Maurice Zermatten

Fondation Maurice Zermatten

Issu d'une famille paysanne, fils d'instituteur, Maurice Zermatten est le cadet d'une famille de neuf enfants. Il passe son enfance dans le village de Suen, commune de St. Martin en Valais, avant de poursuivre des études de lettres à l'École Normale, puis à l'Université de Fribourg.

Le village de Suen

Mais c'est dans ce village natal qu'il reviendra chaque été et dans ses souvenirs d'enfance qu'il puisera une grande partie de son inspiration. Ce n'est pas par hasard que le livre qu'il fait paraître en 1982 sur ses premiers souvenirs porte le nom de Les sèves d'enfance.

Éditions du Panorama, 1982

Il parle de son village en ces termes : "Perché sur sa colline, sous ses ardoises grises tavelées de lichens roux. Suen mon village, je le garde en dépit de ses blessures présentes, assis dans mon souvenir, dans la sérénité, la sagesse et le bonheur. Quand je dus m'éloigner de lui, c'est cette image qui suscitait mes regrets les plus vifs. J'aurais donné toutes les villes, tous les palais en échange de ces humbles maisons de bois."

En parlant de sa vocation il écrit : "Le pays, ses gens, sa vie, jaillissent de mon coeur ; je les portais en moi : voici qu'ils s'échappent sans mon consentement. Je porte au dehors les vieilles peurs qui m'habitent, les paniques d'un autre temps, des images de douceur, de tendresse et de colère."

"Nous n'inventons que ce qui préexiste dans notre inconscient" , constate-t-il*.* Toutes les histoires entendues lorsqu'il était enfant, racontées par sa mère ou simplement vécues reviendront dans sa mémoire bien longtemps plus tard et feront l'objet de nombreux romans et livres de contes et légendes. Ces ouvrages, combien précieux, constituent aujourd'hui un trésor fabuleux, mémoire vive du Valais.

"Je n'ai pas d'imagination, j'écris ce que j'ai vu", dira-t-il aussi.

Ainsi naîtront ses personnages les plus typés, tel le guérisseur de l'Homme aux Herbes, ou le curé du village, la bigote, le cafetier, le riche, le pauvre, l'ingénieur du barrage, la belle, l'infirme, la vieille....autant de modèles vivants qu'il a rencontrés, connus, aimés.

"C'est un petit peuple dont personne n'a jamais dit la grandeur ni les misères".
Voilà le chemin tout tracé; il comprend que c'est à lui de peindre ce pays, son village, ses semblables, d'être le témoin d'une époque qui paraît aujourd'hui si lointaine.

Et quand il parlera de sa mère, il nous donnera l'une de ses oeuvres les plus touchantes : Ô vous que je n'ai pas assez aimée !


Ô Vous que je n'ai pas assez aimée
Page manuscrite de
Cabedita 1993 Ô Vous que je n'ai pas assez aimée

Maurice Zermatten et sa mère Sa mère et son petit fils sur leur mule

Voir la video sur ce site : Hommage à la mère
http://www.notrehistoire.ch/group/fondation-maurice-zermatten/video/1282/

et aussi : Exigeante vocation

http://www.notrehistoire.ch/group/fondation-maurice-zermatten/video/1379/

1 septembre 2012
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