Dès la première guerre mondiale, la Confédération émit une loi de rationnement du pain. Les paysans étaient dans l'obligation d'utiliser une partie de leur production de céréales pour leur propre consommation. Ils gardaient la deuxième qualité (petits grains, de moins bonne qualité) et vendaient la belle production aux Grands Moulins. De plus en plus les agriculteurs ne firent plus leurs pains et l'achetèrent à la boulangerie. Depuis le moulin agricole du village leur quota de farine était livré chez le boulanger. Celui-ci avait un carnet du pain et y notait chaque pain que le paysan venait chercher ou qui lui était apporté à la ferme. Nous utilisions cette farine "à façon" pour les levains du soir et complétions avec la farine des Minoteries pour la pâte le lendemain. Nous en faisions de beaux et bons pains appréciés. En fin d'année, le paysan venait payer la façon et la cuisson de son pain. Il y avait une belle entente, elle se finissait souvent à la cave de la boulangerie ! Cette loi n'a été supprimée qu'en 1984 !

En 1955, dans notre boulangerie, les paysans nous livrèrent 6000 kg de farine non panifiable, mais néanmoins bonne pour la biscuiterie. Mon père demanda de l'aide à la firme Kambly ( voir la lettre ) pour écouler ce stock. Mon père fût toujours reconnaissant à Monsieur Kambly de sa réponse favorable.