Pointes de Mourti, 3529 mètres

Pointes de Mourti, 3529 mètres

Marcel Maurice Demont
Marcel Maurice Demont

Pointes de Mourti, sommet occidental, 3529 mètres, face nord, 1ère ascension, en l'an 1968

Les Pointes de Mourti se composent de deux sommets jumeaux, l'oriental et l'occidental.

Par une belle journée de l'été 1968, je me trouvais au pied de la face nord du sommet oriental des Pointes de Mourti afin d'y guider mon client de longue date, Monsieur Marcel Jadin, de Profondeville, Belgique. Nous nous apprêtions à attaquer la première longueur de ce mur de neige, de glace et de roc, lorsque surgirent d'un accident de terrain, inattendus, deux amis de longue date, le guide Werner Kleiner, des Plans-sur-Bex, mon compagnon de la 1ère ascension hivernale de la face nord du sommet oriental de cette montagne (les 2, 3, 4, et 5 mars de la même année, 1968) et Hans Müller, aspirant guide de Leysin. Ce jour-là, Werner, Hans, Monsieur Marcel Jadin et moi avions, à priori, le même objectif, la face nord du sommet oriental.

Les conditions du terrain étaient parfaites, le temps superbe et stable.

A quatre, dont trois professionnels, nous formions une équipe très solide.

C'est ainsi que nous tournâmes nos regards vers la face nord de la cime occidentale qu'aucun de nous n'avait encore parcourue. Et c'est sans aucun débat que nos pas suivant nos regards nous conduisirent au pied d'une ligne directe, longeant à l'ouest la haute barre de séracs séparant la face du sommet oriental de la face du sommet occidental.

Quelques heures d'une belle escalade mixte (mélange de roche et de glace) plus tard, sans avoir connu d'incident notable, nous atteignîmes le sommet ensemble.

Le gardien de la cabane de Moiry, Ignace Salamin, avait suivi notre ascension à la jumelle. Aux guides qui téléphonaient au refuge pour avoir des informations, il passait le message: Demont avec un client, Kleiner et Müller tracent une voie nouvelle dans la face.

Plus tard, sur le chemin de la cabane, en route pour la vallée, nous croisâmes le célèbre guide Robert Coquoz que je connaissais bien pour avoir fait partie de la classe qu'il dirigeait en 1966, lors du cours de guide skieur, à Zermatt.

"Alors, on fait des premières?", nous lança-t-il.

En guise de conclusion

Monsieur Marcel Jadin, mon fidèle client, Ignace Salamin, Robert Coquoz, Hans Müller, les amis, ont quitté le monde depuis longtemps. Qu'il me soit permis de rappeler ici leur souvenir.

27 mai 2017, MMD

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