Repérage
Le métier de tavillonneur

Le métier de tavillonneur

Mélanie Rouiller
tradifri traditions vivantes en images

Choisir le bon bois, le fendre avec doigté, puis ajuster chaque pièce à l'équerre : le savoir-faire des tavillonneurs est aussi précis qu'intemporel. En Suisse romande, ils ne sont plus que dix à maîtriser cet art aujourd'hui. Ils pavent, infatiguables, toits et facades de centaines de tavillons, ces planchettes de bois fendu - le plus souvent faites d'épicéa - aussi appelées bardeaux, ou anseilles, selon les dimensions et régions de production. Tous prendront au fil des saisons une teinte gris-argenté, typique de la façon dont le bois se protège des intempéries. On en retrouve les premières traces en Suisse dès l'époque gallo-romaine, sur les sites archéologiques de Holderbank (Soleure) et d'Oberwinterthur. Le début d'une longue histoire puisque, sur le Plateau, son usage n'est supplanté par la tuile qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles, et reste très présent en montagne jusqu'au XIXe siècle. L'apparition de nouveaux matériaux et les mesures de lutte contre les incendies de villages auront ensuite raison de leur utilisation au sein des localités. Ne reste alors plus qu'à les admirer au détour d'un bâtiment historique, sur les chalets d'alpage et autres cabanes de montagne. Emblème des Préalpes fribourgeoises, on estime que, sur une facade, le tavillonage peut tenir bon pendant un siècle... Preuve s'il en est qu'il s'agit d'un dur et précieux travail ; un métier passion plus que tout autre chose qui, centenaire, n'en est pas moins menacé par la petite taille du marché qui l'occupe.

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22 mai 2017
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