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F. Martin, Le Vin Herbé, 3e tableau de la 2e partie, La Forêt du Morois

1 septembre 1961
Disques Westminster
René Gagnaux

**Cet enregistrement peut être proposé en écoute grâce à l'autorisation exceptionnelle de Madame Maria Martin, une autorisation qu'a pu obtenir MARTINE DESARZENS, les deux familles étant très lièes. Tout droits réservés.

Frank Martin, Le vin herbé, texte d'après trois chapitres du Tristan et Iseut de Joseph Bédier (1. Le Philtre, 2. La Forêt de Morois, 3. La Mort) pour pour 12 voix mixtes, 2 violons, 2 violes, 2 violoncelles, contrebasse et piano** **Pour les détails sur la composition, les disques et les interprètes, voir les fiches des photos http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/47937/ et http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/photo/47941/.

3e TABLEAU DE LA DEUXIÈME PARTIE, LA FORÊT DU MOROIS

Choeur:

"[...] À trois jours de là, comme Tristan avait longuement suivi les erres d'un cerf blessé, la nuit tomba, et dans le bois obscur, il se prit à songer: [...]"

Tristan (Eric Tappy):

"[...] «Non, ce n'est pas par crainte que le roi nous a épargnés. Il avait pris mon épée, je dormais, j'étais en sa merci, il pouvait frapper; à quoi bon du renfort? Et s'il voulait me prendre vif, pourquoi, m'ayant désarmé, m'aurait-il laissé sa propre épée? Ah! je t'ai reconnu, père: non par peur, mais par tendresse et par pitié, tu as voulu nous pardonner. Nous pardonner? Qui donc pourrait, sans s'avilir, remettre un tel forfait? Non, il n'a point pardonné, mais il a compris. Il a connu qu'au bûcher, au saut de la chapelle, à l'embuscade contre les lépreux, Dieu nous avait pris en sa sauvegarde. Il s'est alors rappelé l'enfant qui, jadis, harpait à ses pieds, et ma terre de Loonnois, abandonnée pour lui, et l'épée du Morholt, et le sang versé pour son honneur. Il s'est rappelé que je n'avais pas reconnu mes torts et vainement réclamé jugement, droit et bataille, et la noblesse de son coeur l'a incliné à comprendre les choses qu'autour de lui ses hommes ne comprennent pas: non qu'il sache ni jamais puisse savoir la vérité de notre amour; mais il doute, il espère, il sent que je n'ai pas dit mensonge, il désire que par jugement je prouve mon droit. Ah! bel oncle, vaincre en bataille par l'aide de Dieu, gagner votre paix, et, pour vous, revêtir encore la haubert et le heaume! Qu'ai-je pensé? Il reprendrait Iseut: je la lui livrerais? Que ne m'a-t-il égorgé plutôt dans mon sommeil! Naguère, traqué par lui, je pouvais le haïr et l'oublier: il avait abondonné Iseut aux malades; elle n'était plus à lui, elle était mienne. Voici que par sa compassion il a réveillé ma tendresse et reconquis la reine. La reine? Elle était reine auprès de lui, et dans ce bois elle vit comme une serve. Qu'ai-je fait de sa jeunesse? Au lieu de ses chambres tendues de draps de soie, je lui donne cette forêt sauvage; une hutte, au lieu de ses belles courtines; et c'est pour moi qu'elle suit cette route mauvaise. Au seigneur Dieu, roi du monde, je crie merci et je le supplie qu'il me donne la force de rendre Iseut au roi Marc.»[...]"

Choeur:

"[...] Tristan s'appuie sur son arc, et longuement se lamente dans la nuit. [...]"

Le fichier suivant:
http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/audio/1268/.

Traitement habituel: disque -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, des réparations manuelles -> MP3 320kbps.

L'enregistrement est certes paru il y a plus de 50 ans, mais il n'est pas libre de droits, le droit d'auteur de 70 ans après son décès étant encore à respecter. Madame Maria Martin nous a toutefois accordé l'autorisation de mettre cet enregistrement en écoute dans le groupe Victor Desarzens: nous la remercions chaleureusement pour sa grande générosité.**

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