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F. Liszt, Tasso, Symph. Orch. Winterthur, V. Desarzens

Disque Concert Hall
René Gagnaux

Franz LISZT, Tasso, Lamento e Trionfo, 2e poème symphonique, Searle 96, Symphonieorchester Winterthur (l'actuel Musikkollegium Winterthur), Victor DESARZENS, Concert Hall Society, release F-2

"Tasso, Lamento e Trionfo" (lamentation et triomphe), Searle 96, est un poème symphonique que Franz Liszt compose en 1849, comme une ouverture en deux parties: une section lente (Lamentation) et une section rapide (Triomphe). Il le révise en 1850 - 1851 et de nouveau en 1854. Tasso est le 2ème des 13 poèmes symphoniques écrits par le musicien durant son séjour à Weimar.

Franz Liszt aurait entendu le thème principal de Tasso, Lamento e Trionfo à Venise - un hymne folklorique chanté par un gondolier de Venise - vers la fin des années 1830 (il utilise ce thème d'abord dans la première version - de 1840 - de sa pièce pour piano La Gondoliera du recueil Venezia e Napoli). Pour cette première version de son Tasso de 1849 Liszt demande à August Conradi de l'orchestrer: cette version est créée la même année à Weimar, en l'honneur du centenaire de la naissance de Johann Wolfgang von Goethe, comme ouverture sur son drame Torquato Tasso.

Liszt corrige peu après la partition de Conradi; entre 1850 et 1851 il demande à Joachim Raff d'en faire une nouvelle orchestration. Franz Liszt révise celle-ci assez fortement, et en dirige la création en concert le 19 avril 1854 à Weimar.

Une citation extraite de la partition (édition de Breitkopf & Haertel de 1885, page 176):

"[...] Lamento e Trionfo: telles sont les deux grandes oppositions de la destinée des poètes, dont il a été justement dit, que si on fait peser parfois la malédiction sur leur vie, la bénédiction ne manque jamais à leur tombe. Afin de donner à cette idée non seulement l'autorité mais l'éclat du fait, nous avons voulu emprunter au fait sa forme même, et pour cela nous avons pris comme thème de notre poème musical le motif sur lequel nous avons entendu les gondoliers de Venise chanter sur les lagunes les strophes du Tasse, et redire encore trois siècles après lui:

Canto l'armi pietose e'l Capitano,
Che'l gran Sepolcro liberò di Cristo!

Ce motif est en lui-même plaintif, d'une gémissants lenteur, d'un deuil monotone; mais les gondoliers lui prêtent un miroitement tout particulier en traînant certaines notes par la retenue des voix, qui à distance planent et brillent comme des traînées de gloire et de lumière. Ce chant nous avait profondément impressionné jadis, et lorsque nous eûmes à parler du Tasse, il eut été impossible à notre sentiment ému de ne point prendre comme pour texte de nos pensées, cet hommage persistant rendu par sa nation à l'homme de génie dont la cour de Ferrare ne méritait ni l'attachement ni la fidélité. Le motif vénitien respire une mélancolie si navrée, une tristesse si irréméable, qu'il suffit de le poser pour révéler le secret des douloureuses émotions du Tasse. Il s'est prêté ensuite, tout comme l'imagination du poète à la peinture des brillantes illusions du monde, des décevantes et fallacieuses coquetteries de ces sourires dont le perfide poison amena l'horrible catastrophe qui semblait ne pouvoir trouver de compensation en ce monde, et qui néanmoins fut revêtue au Capitole d'une pourpre plus pure que celle du manteau d'Alphonse.[...]"

Dans l'enregistrement que je vous propose ici, Victor Desarzens dirige l'Orchestre Symphonique de Winterthur (l'actuel Musikkollegium Winterthur: http://www.musikkollegium.ch/), tel que paru sur le disque Concert Hall Society, Annual series, 6, release F-2, un splendide vinyle rouge translucide édité en série limitée de 3000 exemplaires (mon exemplaire porte le numéro 1322). Ce disque est mentionné dans le 2e supplément du WERM couvrant la période 1951-1952: je n'ai pas d'autres indications me permettant de dater l'enregistrement (sur la deuxième face de ce disque est la Petite Symphonie pour instruments à vents de Gounod, également sous la direction de Victor Desarzens, voir http://www.notrehistoire.ch/group/victor-desarzens/audio/1096/).

Je n'ai pu trouver mention que d'une seule réédition sur un disque Nixa CLP 1301, mentionnée dans le 3e supplément du WERM - mais curieusement pas couplée avec la Petite Symphonie de Gounod: sur la deuxième face est le Pelléas et Mélisande de Sibelius, également sous la direction de Victor Desarzens.

Mon disque n'est pas en très bon état, j'ai fait de mon mieux pour le restaurer sans altérer l'interprétation: il reste par endroits des bruits de surface un peu trop audibles.

Franz Liszt, Tasso, Lamento e Trionfo, 2e poème symphonique, Searle 96, Symphonieorchester Winterthur (l'actuel Musikkollegium Winterthur), Victor Desarzens, Concert Hall Society, release F-2 (21:13)

Concert Hall Society, release F-2, CHF-2 Pt. 2 -> WAV -> léger à moyen DeClick avec ClickRepair, de nombreuses réparations manuelles -> MP3 256 kbps, le tout effectué par moi-même: l'enregistrement est donc de ce fait libre de droits d'autres personnes ou sociétés.

L'enregistrement peut-être aussi téléchargé sur la page correspondante de mon site, en format FLAC (donc comprimé sans pertes):

http://renegagnaux.ch/172801/486454.html

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  • Martine Desarzens

    Ce Franz Liszt est une découverte pour moi, merci quel travail. Ma préférence, va à la Petite Symphonie de Gounod....l'autre face du disque...