Lausanne Eglise Saint Paul

Lausanne Eglise Saint Paul

4 juillet 2013
A.M. Martin
Anne-Marie Martin-Zürcher

1910

La paroisse Saint-Paul brasse quartiers et ethnies

Par GILBERT SALEM le 02.10.2010 à 00:01

La mémoire de ce temple centenaire se confond avec celle d'un vieux faubourg lausannois.

Le 9 janvier de cette année-là, le pasteur Jules Savary préside la cérémonie de dédicace d'une église protestante flambant neuve. Sise au 41 de l'avenue de France, elle va servir de relais occidental au temple, bien plus ancien, de Saint-Laurent (reconstruit en 1717), et le désencombrer de ses fidèles du centre-ville, qui affluent chaque dimanche plus nombreux. Lausanne est alors peuplée de 50?000 âmes (aujourd'hui elle en compte plus de 130?000). L'Eglise nationale n'y est encore représentée que par une seule paroisse, scindée en quatre sections possédant chacune son lieu de culte: la cathédrale, Saint-François, la Croix- d'Ouchy et Saint-Laurent justement. Le 10 mars 1910, elles deviennent des paroisses à part entière, en même temps que le temple de Chailly-Village et la nouvelle église Saint-Paul.

Aussi peuplée qu'Yverdon

La «section» qu'elle doit desservir regroupe alors les Bergières, le complexe prestigieux de l'Asile des Aveugles (actuellement Hôpital ophtalmique Jules-Gonin), le Maupas et Valency, avec sa promenade en lacets. Soit une agglomération de 9000 fidèles - 2000 familles vivant dans 500 maisons. Autant qu'Yverdon, la deuxième ville du canton…

Son bâtiment en maçonnerie apparente et en baies néogothiques a été érigé sur une parcelle de 1000 m2 par les architectes Charles Mauerhofer et Adrien Van Dorsser, en contre-haut des dernières vignes de l'avenue d'Echallens. La patine des âges lui conférera une silhouette de bon vieux chien. En 1923, elle s'enrichit d'un premier orgue. Manufacturé par les facteurs zurichois Kuhn, de Männedorf, il sera avantageusement remplacé en 1986 par un buffet imposant à tourelles d'orgues Felsberg, sur lesquelles joueront des interprètes de pointure internationale. Suivra une période de déclin (faute de subventions), qui perdure: «En moyenne, cet orgue ne sonne publiquement que deux heures par mois», s'insurge son titulaire, Pierre-Alain Clerc, dans une brochure parue en août 2010 pour célébrer le centenaire de la paroisse.

Tisser des liens

On y lit aussi, sous la griffe brillante de Jean-Bernard Racine, l'évolution urbanistique et sociologique de la section Maupas-Valency, cette excroissance occidentale du cœur de la capitale vaudoise. Un patchwork suburbain remodelé par l'histoire qui deviendra un laboratoire de métissage ethnique. Pourquoi faire une église? s'interroge le prof de l'UNIL. «Pour créer du lien!» A l'orée du XXIe siècle, cette multi- ethnicité s'innervera de questions d'appartenance religieuse, de rattachements spirituels. Les 32 successeurs du pasteur Jules Savary s'évertueront à y répondre. Notamment en accueillant, il y a trente?ans, la première communauté évangélique réformée vietnamienne de Suisse, qui partage encore les locaux de l'avenue de France.

En 1980, le pasteur Nguyen Cong Huan y trouve, avec sa famille, la plus accommodante des hospitalités, car d'entrée on l'autorise aussi à poursuivre son ministère. Il a été une victime des persécutions des communistes du nord de son pays, après la chute de Saigon et l'exode en embarcation de fortune de 1975 qu'on appelle la tragédie des boat people. Jusqu'à son décès, en mai 2009, il s'efforcera (hélas sans grand succès) de rassembler dans la prière ses compatriotes, de confession protestante ou non, dans ce sanctuaire dédié à Paul de Tarse, l'apôtre posthume du Christ. L'auteur des Epîtres avait, lui aussi, affronté les grands périls de la mer.

Texte tiré de: archives.24heures.ch/loisirs/h...

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  • Martine Desarzens

    Juste au-dessous de l'église, la Ville de Lausanne subventionne une halte-jeux; "Cadets Rousselle – Il était une fois" Paroisse St-Paul, Avenue de France 41 B 1004 Lausanne. L'esplanade devant l'église a été emménagée en place de jeux par la ville de Lausanne pour les enfants de Cadets Rousselle. Le très grand local de la halte.jeux donne directement sur la place de jeux. Jean-Bernard racine, géographe lausannois cité dans l'article :http://www.notrehistoire.ch/photo/view/55278/