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J. Brahms, Op.77, Henryk SZERYNG, ONRTF, Carl SCHURICHT, Septembre Musical de Montreux 1955

21 septembre 1955
Radiodiffusion-télévision française (RTF)
René Gagnaux

Illustrant ce fichier: Henryk Szeryng, Paris, 1963

Johannes BRAHMS, Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, opus 77, Henryk SZERYNG, Orchestre National de la RTF, Carl SCHURICHT, 21 septembre 1955, Septembre Musical de Montreux, Salle du Pavillon

Johannes Brahms compose la majeure partie de ce concerto pendant un séjour à «Pörtschach am Wörther See» (Carinthie) - pendant l'été 1878. Joseph Joachim, inspirateur et dédicataire de l'oeuvre, est également compositeur et ami intime de Brahms: ensemble, ils échangent idées, critiques et partitions. D'abord qualifiée d'injouable par Joachim, l'oeuvre fut mainte fois remaniée, avec les conseils de Joachim pour tirer au mieux partie des possibilités violonistiques.

Ce concerto pour violon et orchestre restera l'unique oeuvre de ce genre composée par Brahms. Elle a la forme classique en trois mouvements - vif-lent-vif. Le concerto fut donné en première audition publique le 1er janvier 1879 au Gewandhaus de Leipzig sous la direction du compositeur, avec bien entendu Joseph Joachim en soliste.

L'oeuvre "[...] s'ouvre sur un Allegro non troppo d'une richesse orchestrale peu commune. Le premier thème est émaillé d'idées secondaires (hautbois, puis cordes et bois) et un second thème, le plus caractéristique par son allure tzigane, apparaît. Le soliste fait enfin son entrée, impose d'emblée une leçon de virtuosité et déploie une énergie qui n'est pas sans évoquer le Concerto pour violon de Beethoven. Au cours du développement et de la réexposition, les deux protagonistes ne cessent de dialoguer. Brahms a prévu une cadence et a laissé le soin au soliste de l'écrire. La plus célèbre est celle de Joachim mais depuis, d'autres violonistes ont tenu à apporter leur pierre à cet édifice (Kreisler , Heifetz, Auer, Milstein, Vengerov...).
L' Adagio est un Lied ohne Worte porté par le hautbois avant que le soliste n'en reprenne la mélodie en l'amplifiant. La partie centrale, plus ombrée et tendue, «montre de fréquents changements de valeurs rythmiques dans la partie soliste». Le mouvement se conclut dans une paix diaphane et cède la place à un brillant Allegro giocoso, ma non troppo vivace fondé sur une mélodie tzigane qui va progressivement enflammer soliste et orchestre.[...] (cité de ce fichier pdf publié en 2015 lors d'un concert de la Philharmonie de Strasbourg)

Voir aussi cette présentation de Gil Pressnitzer publiée sur le site espritsnomades.com.

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Carl SCHURICHT a assez peu souvent donné ce concerto en concert: la «concertographie» de Toshiharu Kobayashi - état au 9 avril 2016 - dénombre 6 concerts avec cette oeuvre au programme, allant du 12 novembre 1941 (Scala Milan) au 24 mai 1957 (Kurhaus Wiesbaden).
Ce concert du 21 septembre 1955 est l'un des deux seuls concerts que Carl Schuricht a donné avec Henryk SZERYNG en soliste (l'autre concert: 6 décembre 1961, OSR, Victoria Hall de Genève, avec le concerto de Mendelssohn).

D'après la banque de données du site de Tohru Kobayashi, page CD, on ne connaît actuellement qu'un seul autre enregistrement de cette oeuvre sous la direction de Carl Schuricht, fait pour le disque en avril 1954 avec Christian Ferras et l'Orchestre Philharmonique de Vienne.

Le 21 septembre 1955, au Septembre Musical de Montreux, Salle du Pavillon, Carl SCHURICHT dirigeait donc l'Orchestre National de la RTF, avec au programme:

- Joseph Haydn, Symphonie No 104
- Johannes Brahms, Concerto pour violon Op.77, Henryk Szeryng en soliste
- Robert Schumann, Symphonie No 2
Un extrait du compte-rendu paru dans la Gazette de Lausanne du Samedi/Dimanche 24/25 septembre 1955, en page 5, signé «Ed.H»:

"[...] Le violoniste Henryk Szeryng interprète le concerto en ré maj. de Brahms avec une admirable pureté de jeu, un choix minutieux d'inflexions. J'avoue préférer, dans l'oeuvre riche, mais malgré tout un peu hybride d'un compositeur chéri entre beaucoup, un peu de cette objectivité qui sait élaguer le meilleur du moins bon. Affaire de goût, non pas que Szeryng en manque, mais simplement dans l'intérêt de l'oeuvre qui a besoin de secours pour étaler sa puissance. Cela n'infirme en rien les magnifiques qualités du bel artiste qui donna en «bis» une impeccable et sensible exécution d'une «fugue» célèbre de J.S. Bach. Et ces légères restrictions viennent peut-être de ce que le Brahms de Szeryng n'était pas tout à fait celui de Schuricht. Le «duo» du concert Beethoven nous a fait terriblement exigeants! [...]"

La première diffusion du concert eut lieu en différé le 29 septembre 1955 à 20.02 sur «France - Chaîne nationale (347.6 m; 100 kW)» (ref. Journal de Genève du 28 septembre 1955 en page 7).

Je souligne que le contenu de ces extraits de la Gazette de Lausanne et du Journal de Genève est rendu accessible grâce à l'admirable banque de données «LE TEMPS Archives Historiques».

L'enregistrement que vous écoutez...

Johannes Brahms, Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, opus 77, Henryk Szeryng, Orchestre National de la RTF, Carl Schuricht, 21 septembre 1955, Septembre Musical de Montreux, Salle du Pavillon

1. Allegro non troppo 22:30
2. Adagio 09:47
3. Allegro giocoso, ma non troppo vivace 08:14

Radiodiffusion (Archives RTF resp. INA) -> WAV -> mp3 320 kbps

Pour les fichiers en format FLAC voir cette page de mon site.

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René Gagnaux
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22 mai 2016
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